Voyage voyage
- Charlotte
- 15 août 2018
- 2 min de lecture
Aussi bizarre que ça puisse paraitre, j'ai toujours aimé ces réveils ultra matinaux les jours de décollage. Si pour mon entourage ils signifiaient stress du depart et nuit trop courte, c'était pour moi une véritable source de griserie. J'aurais beau dire tout ce que je veux, cela n'enlèvera rien au fait que les nuits qui precedent ces réveils sont chaque fois les pires de ma vie, mais voilà toute l'ambiguïté de cette passion pour les décollages en avions. Après le réveil excitant s'en suit la route jusqu'à l'aéroport. Là, c'est moins palpitant. Même plus que barbant je dirais. Entre plan vidéos foireux et inutiles, et essais d’endormissement, le trajet parait bien long. Enfin, l’aéroport. L’ambiance qui y règne est démente, pleine d’atmosphères de différents coins du monde, et sans notion du temps. Mis à part les heures de check-in et de boarding, on pert presque notre horloge biologique (sauf quand on revient de 24h de vol où là, le sommeil écrasant nous appelle bien à l’ordre). Tout ça créer une sorte de monde parallèle où, sans idées de sa situation géographique et sans savoir qu’elle heure il est, on déambule dans les Duty Free sans vraiment de but à atteindre. Et puis concernant l’avion… Je citerais Amélie Nothomb pour décrire ce que j’en pense: « Il existe une joie plus grande que celle des aéroports: celle que l’on éprouve en s’installant dans un avion. Cette joie culmine quand l’avion décolle et que l’on a une place près du hublot. » (Ni d’Ève ni d’Adam) En effet, le hublot joue un rôle important dans l’euphorie du décollage, mais même en fermant les yeux, sentir l’élévation physique tent à se rapprocher de l’élévation spirituelle (Baudelaire me colle aux doigts, pardonnez-moi). Seulement, parfois le décollage à une action soporifique sur moi, alors je m’endors avant l’élévation (le décollage comme une bonne berceuse) et me réveille avec la distribution des plateaux repas.

Et puis après l’avion, les tribulations et déambulations dans l’inconnu commencent, véritables mines d’or regorgeantes aussi d’imprévus et de quacks malvenus, mais sur lesquels on porte un regard ironique après coup. Parce que voyager c’est se prendre une vague de dépaysement sur la tete, se faire emporter et charrier dans des situations impromptues, voir des grains de sable se glisser dans un planing qui semblait pouvoir fonctionner à merveille. Seulement voyager c’est mettre les pieds en plein dans le concret, en plein dans les pratiques locales: toute théorie acquise chez soi tombe à l’eau, et au sel de l’océan lointain d’ajouter du piment à la découverte de l’étranger.
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