La vie de Term S by Amélie
- Amélie
- 14 févr. 2018
- 4 min de lecture
Bref, je suis en s
Vous devez certainement penser que le parfait élève de S démontre mathématiquement tout ce qu'il dit et qu'il blague sur la tectonique des plaques. Dans un sens, vous n'avez pas tort. Mais détruisons un peu les mythes... En S résident des imposteurs dont je fais partie qui se demandent encore pourquoi ils ont atteri ici.
(DISCLAIMER : Je ne veux pas jeter la pierre à la S, ce n'est pas la filière qui a un problème car elle est très interessante et enrichissante pour les élèves qui aiment et qui veulent acquérir une véritable rigueur scientifique. Je reconnais que c'est moi seule qui me suis trompée et qui n'est pas à ma place. Je déforme donc avec humour les piliers de notre filière qui heureusement existe pour les futurs médecins ou ingénieurs contribuant à changer et à sauver des vies)
"Qu'est-ce que tu veux faire plus tard ? représente la première question que les adultes que ce soit des profs ou non nous posent pour nous "connaître". A cela je réponds que je ne sais pas trop mais que les lettres m'intéressent. C'est à ce moment que la grande question arrive "Mais pourquoi es-tu en S ?". C'est vrai après tout je ne suis pas une scientifique.
Je grimace quand je vois une feuille de TP arriver, je déprime devant le tableau de valeurs de Regressi et je me pose des questions existentielles quand nous devons frapper un bout de polystyrène relié par une dizaine de cables à un ordinateur pour observer des traits sur un écran.
La physique c'est pas très compliqué si on accepte d'apprendre deux trois formules de base et de se plier aux dures lois de la logique pour comprendre le reste. Je dis "dures" parce que la logique en S c'est un peu injuste. Les cerveaux enclins à réfléchir vite d'une certaine manière pourront jouir de plusieurs facilités. En terminale (je précise car certains mathématiciens sont de véritables artistes), pour aller au bout d'une démarche ou d'un exo, il y a une méthode et une manière bien particulière de dresser son cerveau. Au revoir esprits rebelles...
Des fois, c'est même rigolo parce que on doit dessiner des molécules aux noms imprononçables comme "2-3 diméthylpentan-4-ol"ou bien "E-3-ethylhept-3ène". Et puis on peut les représenter de différentes façons aussi. C'est même effrayant parce que on est noté dessus et que c'est très très grave si on ne sait pas le faire. C'est vrai, la note sur le dessin des molécules compte plus dans notre moyenne que les langues vivantes peinant à faire entendre leurs voix avec leur timide coefficient 2 ou 3 pour la chanceuse LV1. Mais bon j'ai choisi cette filière et même si j'ai fais le mauvais choix, j'assume et je travaille pour me convaincre que ça ne sert pas à rien et que j'aurai ce fichu bac. D'ailleurs à tous ceux qui disent que on donne le bac à tout le monde ou bien que le niveau baisse, venez nous faire un petit coucou en cours de spé maths ou en physique, et on reparle après 4h de révisions. En physique, il existe même des unités "légales" de mesure. Quand on regarde l'expression avec un peu de recul, on dirait que une police spéciale est prête à intervenir à n'importe quel moment pour nous condamner si on a exprimé une distance en cm ! Je blague autour de cette rigueur, mais il est bien évidemment nécessaire d'imposer des sortes de conventions pour pouvoir communiquer, se mettre d'accord, et faire des sciences.
Les maths c'est plutôt sympa et elles me sauvent intellectuellement dans mon année scolaire. Il faut les voir comme un jeu, une énigme à résoudre ou un casse-tête. Soyons clair, un jeu avec un coeff 7et je vous assure c'est nettement moins drôle quand on reste bloqué devant un DM pendant 3h. Cependant ces difficultés mathématiques sur lesquelles on peut rester des heures nous encouragent aussi à ne pas baisser les bras. D'ailleurs, on se sent tellement soulagé quand on a trouvé la bonne valeur et la stratégie que l'on a utilisé sera d'autant plus facile à être réutilisée une prochaine fois. Les maths ça crie mais ça mord pas. Les maths c'est aussi un moyen de se dépasser et de "faire tourner son cerveau d'un quart de tour", bref de réfléchir différemment. Je vais arrêter car on va après croire que j'aime la S. Sérieusement, c'est après avoir compté en base 4 alors que on compte "normalement" en base 10, que je me dis que les maths c'est pas comme les autres sciences mais c'est aussi pour les originaux et les rêveurs. C'est vrai, les mathématiciens manipulent l'infini alors que on ne la jamais vu. D'ailleurs libre à vous de faire vos maths en changeant deux trois axiomes. Alors à tous les gens comme moi qui n'aime pas trop la physique, vous aimez peut être les maths.
La SVT c'est cool, surtout la génétique. On théorise le "comment". "Comment la tectonique des plaques modifient le paysage ?" "Comment l'homme a t'il évolué ?" "Comment se déroule la méiose" même si on délaisse un peu le pourquoi. On connaît comment la terre s'est-elle formée mais le pourquoi on le laisse à la philo. D'ailleurs les futurs scientifiques, ne prenez pas peur devant le programme de cailloulogie, euh de géologie pardon. Vous observerez des cailloux pendant deux heures et même si ça peut sembler ridicule c'est beaucoup moins simple que vous le pensez.
Il faudrait peut être pensé à conclure. Si vous êtes en seconde, faites ce qu'il vous plaît. N'écoutez pas forcément papa et maman et n'allez pas non plus forcément où tout le monde va et où c'est "prestigieux" d'être. A vous de donner du prestige à votre travail. Et puis, exprimer vous, si c'est en philo ou bien en maths, car finalement c'est pareil. Juste découvrir d'autres manières de réfléchir et d’ouvrir son esprit et de lutter contre tous types de préjugés.
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