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Parfois, je lis

  • Charlotte
  • 19 avr. 2018
  • 4 min de lecture

*Dans le duo de Cliiic, c'est Amélie la littéraire, et Charlotte la scientifique. Mais tout n'est ni tout noir, ni tout blanc n'est-ce pas ?


On dit que l'animal pourrait être une machine. Alors la machine consciente serait l'humain. Seulement conscience implique beaucoup, et notamment savoir gérer les différentes facettes de soi-même: rigueur, raison, créativité, sociabilité et j'en passe. Alors, que chacun "cultive son jardin" dirait Candide, que chacun affirme son humanité, sa conscience, et développe différents sujets de réflexions.

Moi, je me dis qu'étant destinée à évoluer, dès l'année prochaine, au milieu des divers paradigmes, je dois cultiver ce sens des beaux mots, des phrases vaporeuses et du littéraire, si je ne veux pas finir comme une machine, formatée par l'algorithme de la prépa.


Alors, il m'arrive de plonger subitement la tête la première dans un livre, comme je m'immerge dans les DM de maths hebdomadaires. Mais là c'est différent, bien que mes méninges soient autant en activité.

Les livres. Ces objets étranges, fragiles, pavé droit d'idée pensées, fendues en centaines de pages sur lesquelles on a couché les phrases en petits caractères. Les livres, distributeurs de pensées, d'émotions, ou simplement de sensations tactiles des pages entre les doigts délicatement feuilletées ou brutalement explorées, au choix, selon le rayon de la bibliothèque. Objets étranges et attrayants, à tous titres. Et de cet attrait universel, certains pourraient dire objets de convoitises, donc objets dangereux ? Je nomme ici les dystopies du XXème siècle.



Un progrès, vraiment ?

Huxley, Orwell, Bradbury ! De nombreuses pages froissées qui ont consommé une partie de ma réflexion. Chacun emmène dans une société donnée, dans un univers particulier, alors me voilà avec un multivers (1) à l'esprit. Je ne suis pas la première à s'extasier devant ce multivers, mais remarquons sa singularité. Fahrenheit 451, 1984, Le meilleur des mondes, dans l'ordre respectif. Ou devrais-je dire, Fahrenheit 451, 1984, et Brave new world, de leur titre originaux:

Les livres sont bannis, voire brûlés, effacés de la société. Pour cause ? Le réveil des consciences, qui donnerait un jugement éclairé sur le pouvoir mis en place.

Les habitants sont libres, mais pour de faux. Et oui, "Big Brother is watching you"; liberté de s'instruire bafouée; conformisme obligé et génétique.

Les habitants sont à l'unisson (mis à part la figure protagoniste, de toute évidence): scotchés devant les écrans; haïssons ensemble (une journée de la haine, rien que ça...); embryons Bokanovsky.

Ce sont des concepts montés presque de toutes pièces, mais étrangement (et de manière effrayante !) enracinés dans des questions d'aujourd'hui. Je pense ici plus précisément à l'hypothétique futur d'HUXLEY. Il trace la trame d'une société soi-disant parfaite, d'un monde bizarrement et artificiellement stable, résultat d'un passé affamé par le progrès. Il explicite les éventuels faits, produits par nos actuelles causes: recherche constant du "mieux", admiration de l'intelligence élevée, essai d'unifier chaque groupes. Pour voir à quel point l'imagination peut faire preuve d'anticipation, je vous laisse éprouver cette société vibrante au rythme des consommations de soma, et lire Le meilleur des mondes. Les livres soulèvent plus de questions qu'ils n'y répondent.


L'humain, déterminé est-il humain ?

Et puis ces auteurs ont aussi une clairvoyance. Clairvoyance qui, avec le recul, peu paraitre étonnante. Il y a HUXLEY qui prévoit l’arrivée en masse de la génétique au coeur des questions bioéthiques, sans envisager l’invention de ce qu’on nomme aujourd’hui ordinateur. Et ORWELL qui, bien que ce soit au sain d’un régime totalitaire, anticipe la surveillance systématique de chacun, à travers un écran: étrange raisonnance au lendemain de l’affaire de Cambridge Analytica, non ? Et si nous étions tous des petits bonhommes type scarabée d’ORWELL, sans cesse à arpenter les couloirs du ministère de BIG BROTHER, à l’affut du phénomène déraillant non connecté à la société, prêt à le pointer du doigt ? Des cerveaux ramollis plus bien conscients, ou du moins sans grand sens critique, qui font défiler leur fil d’actualité Instagram, échangent des snap « 11:56, 300🔥 », sans se rendre compte que Google connait mieux leur personnalité qu’eux-même ne la connaissent… À méditer. ORWELL instaure en meme temps un monde inédit mais aux relents de déjà-entre-vu; se conférer à la terreur de Staline où finalement, tout était interdit, meme ce qui était permis (3). Un monde inspiré du passé et anticipant partiellement l'avenir, comme si notre présent actuel était un miroir... Troublant.



Alors je vous laisse fouiller dans les dystopies, chercher dedans ce qui est à éviter et ce qui dissone dans notre société aujourd'hui, parce que les livres c'est utiles, et pas essentiellement comme combustibles (2).



Associations d'idées étranges: Je vous laisse divaguer.

(1) 3 romans, 3 sociétés, 3 univers, le tout dans mon esprit --> 1 multivers à l'esprit ? (cf. Aurélien BARRAU, longue vie à la cosmologie !)

(2) Livres = papier = matière combustible --> feu --> chaleur --> survie en hiver. Révérence à Amélie NOTHOMB, cf. Les Combustibles.

(3) Winston CHURCHILL dira « En Angleterre, tout est permis, sauf ce qui est interdit. En Allemagne, tout est interdit, sauf ce qui est permis. En France, tout est permis, même ce qui est interdit. En U.R.S.S., tout est interdit, même ce qui est permis. »



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